mardi 15 février 2011

Une journée chez Jules

 La visite de l’exploitation de Jules m’a enthousiasmée car, chez lui, « l’autre monde possible » : respectueux de la nature, des animaux et des humains n’est pas une utopie mais une réalité bien concrète.     Toute la nourriture destinée aux vaches et veaux est cultivée sur l’exploitation, en bio. Le seul apport extérieur que Jules fait sont les minéraux.  Jules cultive de la luzerne, du maïs, du foin, des fèveroles, et un mélange céréalier, pour les animaux. Il cultive aussi du blé, de l’épeautre et du tournesol pour la consommation humaine.  Il applique le principe de rotation des cultures : base d’une agriculture biologique. Chaque plante puise dans la terre et y apporte aussi des éléments bien particuliers. Pour éviter que les sols ne s’appauvrissent ou que des maladies ne se développent, ce système de rotation est mis en place.     L’exploitation favorise la biodiversité car elle évite qu’il n’y ait « que de la forêt » dans cette région. (Les 2 /3 de la surface de la Dordognesont des forêts). Les limites entre bois et prairies, formées de haies, sont les milieux les plus riches (on y trouve baies, oiseaux, insectes.)  Par ailleurs, les vaches qui paissent dans les prairies et dans les sous bois participent à l’entretien de l’espace naturel. Sans elles, cet espace serait en friche.     Les veaux naissent dans les prairies ou sous-bois, sans aucune intervention si cela n’est pas nécessaire. (5% d’intervention nécessaire seulement). La qualité limousine des vaches de Jules se prêtant bien à cela. Les veaux sont bien plus costauds ainsi plutôt que de naître en milieu fermé où bactéries et virus se développent beaucoup plus vite.  Les veaux restent 3 mois dehors avec le lait de leur mère, de l’herbe, sans aucune médication. Ils ont un apport de céréales et de minéraux uniquement s’il fait trop sec.  Entre 3 mois et 6 mois, les veaux sortent entre 5 et 6 heures par jour. Le reste du temps ils sont sous un hangar ouvert sur l’extérieur et disposent de 10m2 par veau. Il est nécessaire de les rentrer un peu durant cette période sinon la viande serait trop dure s’ils « gambadaient toute la journée ».     Dans l’élevage industriel, les veaux en batterie ne restent que 2 semaines dehors et certains, pas du tout. Et ceci jusqu’à 3, 4 mois. Ils sont fermés dans des cases avec 1,5 m2 par veau, 23 heures par jour !     Les veaux de Jules vivent jusqu’à entre 6 et 8 mois : c’est un choix de sa part pour le bien être de l’animal et pour que la viande soit moins sèche.     Jules possède 80% de son matériel en collectif par le biais d’une CUMA (coopérative d’utilisation du matériel agricole). Cela lui permet de réduire considérablement ses dépenses en partagent le matériel avec les autres exploitants, de ne pas être seul, de s’aider entre agriculteurs et éleveurs (26 en tout dans la Cuma). Il n’a investi ainsi « que »15% de la valeur du matériel dont il a besoin.     Jules a développé d’autres filières sur son exploitation :  -          une filière « biodiesel » : il recycle les huiles de friture afin d’en faire un carburant pour les engins agricoles.  -          une « filière compost » avec le fumier et les déchets verts de son exploitation.  -          une filière bois énergie : bois de chauffage avec le châtaignier.  Ceci afin de participer pleinement à un développement écologique. Afin de proposer une agriculture qui recycle et non qui produit des déchets.  Jules n’en produit d’ailleurs aucun hormis des sacs emballant les foins, dont il réfléchit actuellement au recyclage.     Son action- exemplaire à mon avis- pourrait illustrer une pensée de Théodore Monot :  « Essayer de faire tout ce que l’on peut à son échelle pour la planète. »     Franchement, j’admire cet engagement et cette action. Et je suis profondément ravie d’acheter ma viande à Jules. De contribuer (à une toute petite échelle !!) au bout de la chaîne en achetant et en mangeant cette viande et pas une autre, de contribuer à dire que je souhaite une agriculture et un élevage respectueux de l’environnement et des hommes.     Merci Jules !!     Françoise

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